Quand la simplicité du cœur nous mène à la lumière du Christ
Une plongée dans l’exhortation “Oser rêver” du pape François (malencontreusement traduit “Un temps pour changer”), et les trésors bibliques qui nous appellent à marcher, libres et confiant·es, vers l’audace de la sainteté.
“Oser rêver” : L’appel vibrant du pape François à une sainteté sans frontières
Il y a des livres qui ne sont pas seulement lus, mais vécus. “Oser rêver” (“Let Us Dream” en anglais, malheureusement réduit à “Un temps pour changer” en français) du pape François en fait partie. Ce n’est pas un simple essai : c’est une exhortation ardente, un cri du cœur adressé aux chrétiens du monde pour qu’ils se réveillent, qu’ils secouent la torpeur de la routine spirituelle et qu’ils osent embrasser la sainteté pour tous—cette sainteté du quotidien, accessible, humble, mais révolutionnaire.
Le pape y insiste : “Rêver, ce n’est pas fuir la réalité, c’est la transfigurer.” Il nous rappelle que Dieu ne nous appelle pas à une vie tiède, mais à une foi audacieuse, ancrée dans un cœur simple. “La simplicité, écrit-il, est la langue maternelle de l’Évangile.” Et c’est là que réside la clé : dans un monde obsédé par la complexité, la performance et le bruit, le Christ nous murmure que la vraie force réside dans l’abandon confiant, dans cette capacité à nous laisser surprendre par Dieu—comme un enfant qui tend les bras vers son père, sans calcul, sans méfiance.
Un extrait qui embrase l’âme : l’exhortation à “devenir poètes de nos vies”
Parmi les passages les plus marquants de “Oser rêver”, il en est un qui résonne comme un manifeste pour les âmes assoiffées de sens :
“Nous avons besoin de rêver pour ne pas nous endormir dans la médiocrité. Rêver, c’est voir au-delà des murs que nous avons construits. C’est croire que l’Esprit Saint peut encore souffler sur nos cendres et en faire jaillir un feu nouveau. La sainteté n’est pas réservée à quelques élites ; elle est le chemin de chacun, à condition d’oser se laisser aimer par Dieu—sans conditions, sans réserves.”
Ce texte, c’est une caresse pour l’âme fatiguée. Le pape François n’y parle pas de rêves vagues, mais de cette espérance active qui pousse à agir, à se lever, à transformer les déserts intérieurs en jardins de rencontre. Il cite souvent saint Ignace de Loyola, pour qui la vraie liberté naît quand nous alignons nos désirs sur ceux de Dieu. “Oser rêver”, c’est donc oser croire que nos vies, même ordinaires, peuvent devenir des chefs-d’œuvre de grâce—si nous acceptons de marcher à la lumière du Christ, pas à pas, avec un cœur simple.
Et c’est ici que la Bible entre en résonance…
La simplicité et le rêve en Dieu : quand les Écritures éclairent notre marche 🕊️
Si le pape François nous exhorte à rêver grand, les Écritures, elles, nous montrent comment le faire—avec des histoires de femmes et d’hommes qui, par leur cœur simple, ont changé le cours de l’Histoire. La Bible regorge de passages où la simplicité devient une arme spirituelle, et où le rêve, loin d’être une échappatoire, se révèle comme une boussole divine.
“Heureux les pauvres de cœur” : la simplicité, porte d’entrée du Royaume
Dans l’Évangile de Matthieu (5:3), Jésus lance ce qui semble être un paradoxe : “Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux.” Le terme grec “ptochos” ne désigne pas seulement une pauvreté matérielle, mais une pauvreté intérieure—cette capacité à reconnaître que tout vient de Dieu, que nous ne sommes rien sans Lui. C’est l’antidote à l’orgueil, ce poison qui étouffe les rêves avant même qu’ils ne naissent.
Prenons l’exemple de Marie, la mère de Jésus (Luc 1:26-38). Quand l’ange Gabriel lui annonce qu’elle portera le Sauveur, sa réponse est d’une simplicité bouleversante : “Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta parole.” Pas de grands discours, pas de négociation—juste un oui confiant, un cœur ouvert. C’est ce même abandon que le pape François nous invite à cultiver : “La sainteté, écrit-il, c’est dire ‘oui’ à Dieu avec la même simplicité que Marie, sans chercher à contrôler l’avenir.”
Et que dire de David, ce jeune berger qui, avec une fronde et cinq pierres, terrassa Goliath (1 Samuel 17) ? Sa force ne venait pas de son équipement, mais de sa foi sans fard : “Tu viens contre moi avec l’épée, la lance et le javelot ; moi, je viens contre toi au nom du Seigneur.” La simplicité, ici, n’est pas naïveté—c’est la lucidité de ceux qui savent que Dieu combat avec eux.
Rêver avec Dieu : quand les patriarches et les prophètes nous montrent la voie
Le rêve, dans la Bible, n’est jamais un simple songes—c’est une révélation, une promesse, un appel à avancer. Prenons Joseph (Genèse 37-50), ce rêveur persécuté par ses frères, vendu comme esclave, mais qui, par sa fidélité, devint sauveur de son peuple. Ses rêves n’étaient pas des illusions : ils étaient des semences plantées par Dieu, appelées à germer dans le temps.
Ou encore Abraham (Genèse 12), à qui Dieu dit : “Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai.” Pas de carte, pas de garantie—juste une promesse : “Je ferai de toi une grande nation.” Abraham aurait pu rire, douter, rester dans sa zone de confort. Mais il osa rêver plus grand que ses peurs. Et c’est cela, la sainteté pour tous : croire que Dieu écrit droit avec nos lignes brisées, pourvu que nous marchions vers Sa lumière.
Le psaume 37:4 nous le rappelle avec tendresse : “Fais de l’Éternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire.” Notez bien : il ne s’agit pas de désirs égoïstes, mais de ces aspirations profondes que Dieu lui-même a déposées en nous. Comme l’écrit le pape François : “Nos rêves sont des prières déguisées.” Alors, osons les confier à Dieu—avec la simplicité d’un enfant qui tend son dessin à son père, sûr qu’il en fera un chef-d’œuvre.
Marcher vers la lumière : comment cultiver un cœur simple et audacieux aujourd’hui ?
Nous voici donc devant une question brûlante : comment vivre cette simplicité évangélique dans un monde qui nous pousse sans cesse à la complication, à la méfiance, à l’accumulation ? Comment, concrètement, oser rêver sans tomber dans l’utopie ou le découragement ? Le pape François, les Écritures et les saints nous offrent des pistes—des pas concrets pour avancer, libres et confiant·es, vers la lumière du Christ.
Désencombrer son âme : le jeûne des idoles modernes
La simplicité commence par un désencombrement—non pas seulement de nos placards, mais de nos cœurs. Jésus nous met en garde : “On ne peut servir deux maîtres : Dieu et l’argent” (Matthieu 6:24). Aujourd’hui, les idoles ont changé de visage : ce ne sont plus des statues de bois, mais le culte de la productivité, l’obsession des réseaux sociaux, la peur de manquer, le besoin de contrôle.
Le pape François, dans “Oser rêver”, nous invite à un examen de conscience radical :
“Qu’est-ce qui remplit mon temps ? Qu’est-ce qui occupe mes pensées ? Est-ce que je cours après des choses qui, demain, ne compteront plus ? La simplicité, c’est choisir l’essentiel—et l’essentiel, c’est l’amour.”
Pratiquement, cela peut signifier :
- Un jeûne numérique (une journée sans écrans pour écouter le silence de Dieu).
- Donner sans calculer (comme la veuve de l’Évangile qui mit ses deux pièces dans le Tronc, Marc 12:41-44).
- Apprendre à dire “non” aux sollicitations qui nous éloignent de notre mission.
Comme le disait saint Jean de la Croix : “Pour arriver à tout, ne veux rien.” C’est dans le lâcher-prise que nous trouvons la vraie liberté.
Rêver en action : quand la prière devient un levier de transformation
Rêver sans agir, c’est comme semer sans labourer : les graines ne pousseront pas. Le pape François insiste sur ce point : “Les rêves de Dieu ne sont pas des chimères ; ce sont des appels à construire son Royaume, ici et maintenant.” Mais comment passer du rêve à l’action ?
- La prière comme boussole : Jésus nous le montre dans les Évangiles (Luc 6:12) : avant chaque grande décision, il se retire pour prier. Notre premier “travail” est donc de nourrir notre relation avec Dieu—par la lecture méditée des Écritures, l’adoration, le rosaire. Comme le disait sainte Thérèse de Lisieux : “La prière, c’est un regard vers le Ciel, un cri d’amour.”
- Les petits pas de la sainteté : La sainteté n’est pas une question de grands gestes, mais de fidélité dans l’ordinaire. Le pape François cite souvent la “sainteté de la porte d’à côté” : un sourire à un inconnu, une parole d’encouragement, un service rendu sans attendre de retour. “C’est dans les petites choses que se joue la grandeur de l’amour”, écrit-il.
- La communauté comme terreau : Personne ne devient saint tout seul. Les premiers chrétiens (Actes 2:42-47) vivaient unis, partageant tout, priant ensemble. Aujourd’hui, nous avons besoin de frères et sœurs en Christ qui nous rappellent notre rêve quand nous sommes tentés de l’oublier.
En somme, oser rêver, c’est oser vivre—avec un cœur simple, des mains ouvertes et des pieds en marche. Comme le disait le prophète Isaïe (43:19) : “Voici que je fais un monde nouveau : déjà il germe, ne le voyez-vous pas ?” Alors, levons les yeux. La lumière du Christ nous attend.
Conclusion : Devenons les rêveurs dont le monde a besoin
Chers chrétiens du monde, le pape François nous tend une perche : “Oser rêver” n’est pas une option, c’est une urgence. Une urgence de sainteté pour tous, une urgence de simplicité, une urgence de confiance en Celui qui fait toutes choses nouvelles.
Les Écritures nous le crient : Dieu aime les cœurs simples. Il se révèle aux petits (Matthieu 11:25), il élève les humbles (Luc 1:52), il donne la victoire à ceux qui osent marcher vers Lui sans regarder en arrière. Alors, qu’attendons-nous ? Que nos vies deviennent des poèmes de louange, des chants d’espérance, des témoignages vivants que Dieu est fidèle.
Comme le pape François le conclut dans son exhortation :
“Le monde a besoin de rêveurs qui osent croire que, même dans les nuits les plus sombres, l’aube finit par se lever. Soyez ces rêveurs. Soyez ces fous de Dieu qui, par leur simplicité, ébranlent les montagnes.”
Alors, osons. Rêvons. Marchons. La lumière du Christ nous précède.
💡 Pour aller plus loin :
- Lisez “Oser rêver” (Let Us Dream) du pape François.
- Méditez les passages bibliques sur la simplicité : Matthieu 6:19-34, Luc 12:22-34, Psaume 131.
- Découvrez la spiritualité de sainte Thérèse de Lisieux, maître en “petite voie” de la confiance.
“Que votre lumière brille ainsi devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux.” (Matthieu 5:16)
