u-lab 2025: Global Live Session 3 – 20 novembre 2025 – Syntèse

Extrait : Resumé, environ 100 mots

Synthèse de la 3ᵉ conférence Théorie U 2025 – "Global Live Session" (Scharmer, Pomeroy & collaborateurs) Imaginez-vous au bord d’un précipice, non pour chuter, mais pour voir : au-delà des peurs, des systèmes sclérosés, des crises qui dépassent nos réponses. Otto Scharmer y convie, non pour expliquer la Théorie U, mais pour l’incarner — ce voyage en "U" de l’observation à l’action générative, comme acte de résistance créatrice. Ce dialogue, tissé d’émotions et de silences, révèle une évidence : le changement systémique naît d’une métamorphose intérieure. Des exemples concrets (Philadelphie, Afrique, Festival des économies inclusives) montrent comment l’espoir germe dans l’aridité. Ces graines ? Nos intentions, nos liens, et cette écoute profonde — celle des autres et de cette voix intérieure chuchotant : « Et si tout était possible ? »

Extrait : Resumé, environ 100 mots

u-lab 2025: Global Live Session 3 – 20 novembre 2025 – Syntèse

Synthèse de la 3ᵉ conférence Théorie U 2025 – "Global Live Session" (Scharmer, Pomeroy & collaborateurs) Imaginez-vous au bord d’un précipice, non pour chuter, mais pour voir : au-delà des peurs, des systèmes sclérosés, des crises qui dépassent nos réponses. Otto Scharmer y convie, non pour expliquer la Théorie U, mais pour l’incarner — ce voyage en "U" de l’observation à l’action générative, comme acte de résistance créatrice. Ce dialogue, tissé d’émotions et de silences, révèle une évidence : le changement systémique naît d’une métamorphose intérieure. Des exemples concrets (Philadelphie, Afrique, Festival des économies inclusives) montrent comment l’espoir germe dans l’aridité. Ces graines ? Nos intentions, nos liens, et cette écoute profonde — celle des autres et de cette voix intérieure chuchotant : « Et si tout était possible ? »

u-lab 2025: Global Live Session 3 – 20 novembre 2025 – Syntèse

3 945 mots, temps de lecture 21 minutes.

Synthèse en forme des notes de la troisième conférence sur la Théorie U 2025 et son impacte vers une transformation du système de l’intérieur (u-school, u-lab, Presencing Institute), « Global Live Session 3 » d’Otto Scharmer et Eva Pomeroy et leurs colaborateurs :
“L’éveil d’une conscience planétaire à travers l’écoute profonde, l’action générative et la régénération des écosystèmes humains”

20 novembre 2025 à 16h

https://web.mit.edu/webcast/ulab/f25/3

Introduction : Un voyage vers la présence et la co-création

Imaginez un instant que vous vous teniez au bord d’un précipice, non pas pour tomber, mais pour voir. Pour voir au-delà des schémas qui nous enferment, des peurs qui nous paralysent, et des systèmes qui, malgré leur complexité, semblent incapables de répondre aux crises de notre époque. C’est précisément là qu’Otto Scharmer, théoricien du changement systémique et fondateur du Presencing Institute, nous invite à nous placer. Dans cette troisième et dernière conférence du cycle u-lab, il ne s’agit plus seulement de comprendre la Théorie U — cette méthodologie qui propose un chemin en “U” pour passer de l’observation à la présence, puis à l’action générative — mais de l’incarner, collectivement et individuellement, comme un acte de résistance et de création face à l’effondrement des anciens paradigmes.

Ce transcript, riche en émotions, en récits concrets et en silences éloquents, révèle une vérité profonde : le changement systémique le plus puissant commence par une transformation intérieure. À travers des exemples tirés de Philadelphie, de l’Afrique, et du Festival des économies inclusives, Scharmer et ses invités nous montrent comment des graines d’espoir germent dans des sols apparemment stériles. Ces graines, ce sont nos intentions, nos connexions, et notre capacité à écouter — non seulement les autres, mais aussi cette voix intérieure qui murmure : “Et si tout était possible ?”

Dans cette synthèse, nous explorerons :

  1. Le cadre théorique et spirituel : les trois principes fondateurs de la Théorie U (“l’avenir est local”, “le numérique a besoin de l’incarnation”, “le plus systémique est le plus personnel”) et leur application concrète.
  2. Les récits inspirants : comment des communautés à Philadelphie, en Ouganda, ou au Kenya transforment l’exclusion en inclusion, la peur en confiance, et l’isolement en solidarité.
  3. Les pratiques clés : méditation, présence sociale, prototypage, et l’art de “tenir l’espace” pour permettre l’émergence du nouveau.
  4. Les défis et les résistances : peurs, doutes, et obstacles internes qui freinent notre capacité à agir, ainsi que les stratégies pour les surmonter.
  5. L’appel à l’action : comment chacun de nous, où qu’il se trouve, peut devenir un “agriculteur social” et contribuer à la régénération de nos écosystèmes relationnels.

Partie 1 : Le cadre de la Théorie U – Trois principes pour un nouveau paradigme

1.1 “L’avenir est local” : Réenraciner le changement dans les communautés

“L’avenir du global est local. L’avenir du numérique est hors ligne et incarné.” Cette phrase, répétée comme un mantra par Scharmer, résume une intuition fondamentale : les solutions aux crises planétaires ne viendront pas de sommets lointains ou d’algorithmes déconnectés, mais de l’intelligence collective des territoires. Cela ne signifie pas un rejet de la technologie ou de la globalisation, mais une rééquilibrage : après des décennies de centralisation et de virtualisation, il est temps de réinvestir le local comme lieu de création et de résistance.

Pourquoi ce principe est révolutionnaire

  • Contre la déconnexion : Dans un monde où les décisions sont souvent prises par des élites éloignées (politiques, économiques, technocratiques), la Théorie U propose de redonner le pouvoir aux acteurs de terrain — ceux qui connaissent les réalités de leur communauté, ceux qui souffrent des inégalités, mais aussi ceux qui innovent malgré tout.
  • L’exemple de Philadelphie : Lors de la conférence, une participante raconte comment un groupe diversifié (jeunes, personnes âgées, migrants, activistes) s’est réuni pendant une semaine pour co-créer un espace de guérison collective. Sans agenda préétabli, sans hiérarchie, mais avec une intention claire : “Et si nous osions imaginer une société où chacun a sa place ?” Le résultat ? Une énergie transformative, des liens durables, et des projets concrets (comme un centre communautaire autogéré).
  • L’Afrique comme laboratoire : En Ouganda et au Kenya, des jeunes entrepreneurs sociaux utilisent la Théorie U pour réinventer l’inclusion économique (accès au crédit pour les exclus, emploi pour les personnes handicapées). Leur approche ? Partir des besoins réels, écouter les histoires des personnes concernées, et prototyper des solutions avec eux, pas pour eux.

Citation clé

“Nous ne pouvons pas résoudre les problèmes avec le même niveau de conscience qui les a créés.” (Albert Einstein, cité par Scharmer) → Implication : Le local n’est pas un “niveau inférieur” du global, mais son fondement. Sans ancrage territorial, les changements restent superficiels.

1.2 “Le numérique a besoin de l’incarnation” : Retrouver le corps et la présence

“Le hors ligne est aussi important que l’en ligne.” À l’ère des réunions Zoom et des réseaux sociaux, cette affirmation peut sembler contre-intuitive. Pourtant, Scharmer insiste : la véritable innovation naît lorsque le virtuel et le physique se complètent, lorsque la technologie sert à amplifier l’humain, et non à le remplacer.

Pourquoi ce principe est crucial

  • Le piège de la virtualisation : Les outils numériques peuvent créer l’illusion de la connexion (likes, commentaires, visioconférences), mais ils ne remplacent pas la présence — cette qualité d’attention qui émerge lorsque des êtres humains se rencontrent vraiment.
  • L’exemple du Festival des économies inclusives : Mercedes Eola, fondatrice de cet événement bisannuel, explique comment elle combine plateformes en ligne et rencontres physiques pour créer un espace où toutes les voix (y compris celles des personnes handicapées ou marginalisées) sont entendues. “Le numérique nous permet de rassembler 400 personnes, mais c’est dans les cercles de parole en présentiel que la magie opère.”
  • La pratique de la “présence sociale” : Scharmer décrit des exercices où les participants s’observent mutuellement en silence, partagent des récits personnels, ou utilisent le théâtre forum pour explorer des conflits. Ces méthodes, inspirées de l’Art social (comme celui pratiqué par Augusto Boal), réveillent l’empathie et brisent les barrières invisibles.

Citation clé

“La technologie est un outil, mais la transformation vient de la qualité de notre présence. Si nous ne sommes pas présents à nous-mêmes, comment pouvons-nous l’être pour les autres ?”

1.3 “Le plus systémique est le plus personnel” : Le changement commence en soi

“Dans toute transformation, ce qui est le plus systémique est aussi le plus personnel.” Ce principe, peut-être le plus radical, invite à un renversement de perspective : et si les crises que nous vivons (climatiques, sociales, politiques) étaient le reflet de nos propres blocages intérieurs ? Et si la clé pour changer le monde était d’abord de changer notre façon d’écouter, de penser, et d’aimer ?

Pourquoi ce principe est libérateur (et terrifiant)

  • La peur de l’introspection : Beaucoup d’entre nous préfèrent agir sur le monde plutôt que en nous. Pourtant, Scharmer rappelle que les systèmes oppressifs (capitalisme extractiviste, patriarcat, colonialisme) persistent parce qu’ils sont intériorisés. Par exemple, une personne qui lutte contre les inégalités mais reproduit des dynamiques de pouvoir dans son équipe perpetue le problème qu’elle cherche à résoudre.
  • L’exemple des entrepreneurs africains :
    • Maggie (Zambie) : Elle travaille avec des jeunes handicapés pour les aider à trouver un emploi. Son défi ? Dépasser sa propre peur de l’échec et croire en leur potentiel avant qu’ils n’y croient eux-mêmes.
    • Agnesa (Kenya) : Après avoir été victime d’un système de prêt abusif, elle crée une “plateforme de confiance” pour aider les exclus à accéder au crédit. Son parcours illustre comment une blessure personnelle peut devenir une force collective.
  • La pratique du “journaling” : Tout au long du u-lab, les participants sont invités à écrire leurs peurs, leurs intentions, et leurs insights. Ce processus permet de clarifier ce qui émerge en soi avant de le partager avec le groupe.

Citation clé

“Nous ne pouvons pas donner ce que nous n’avons pas. Si nous voulons un monde plus aimant, nous devons d’abord apprendre à nous aimer nous-mêmes — avec nos failles, nos doutes, et nos espoirs.”

Partie 2 : Récits concrets – Quand la théorie devient vie

2.1 Philadelphie : Une “implosion humaine” qui ouvre des possibles

“Pendant une semaine, un miracle s’est produit. Ce fut une semaine placée sous le signe de l’amour, de l’attention et de la curiosité.” En plein cœur des tensions politiques américaines (contexte post-élection, montée des discours xénophobes), un groupe de 75 personnes venues de 17 pays se réunit à Philadelphie pour un laboratoire de leadership transformationnel. L’objectif ? Créer un espace où l’humanité se rappelle à elle-même.

Ce qui s’est passé

  • Un mélange improbable : Des jeunes de 20 ans côtoient des octogénaires ; des migrants dialoguent avec des activistes locaux ; des entrepreneurs sociaux partagent avec des artistes. La diversité n’est pas un slogan, mais une réalité vécue.
  • Des pratiques quotidiennes :
    • Méditations guidées le matin pour “préparer le terrain”.
    • Exercices de présence sociale l’après-midi (jeux de rôle, écoute profonde, théâtre forum).
    • Cliniques de cas où chacun apporte un défi personnel ou professionnel, et le groupe l’aide à prototperyper des solutions.
  • L’effet “cousins” : Une participante cite le poète William Carlos Williams : “Un lambeau de rouge fait de nous des cousins.” Cette métaphore devient le fil conducteur de la semaine. À la fin, les participants créent un groupe WhatsApp où ils continuent à s’appeler “cousins”, partageant leurs victoires et leurs doutes.

Ce que cela nous apprend

  • La guérison collective passe par la vulnérabilité : En osant montrer leurs peurs (ex : “J’ai peur de ne pas être à la hauteur”), les participants brisent l’isolement et découvrent qu’ils ne sont pas seuls.
  • L’importance du “chez-soi” : L’équipe organisatrice a passé des mois à créer un environnement accueillant (nourriture, musique, espaces de repos). “Les gens ont besoin de se sentir en sécurité pour oser changer”, explique l’une des facilitatrices.
  • L’effet boule de neige : Après la semaine, 20 Philadelphiens décident de lancer un projet local pour pérenniser l’énergie du groupe. “On a semé une graine, et maintenant, elle pousse toute seule.”

Témoignage marquant

“Je suis venue en pensant que j’allais ‘apprendre des techniques’. Je repars en ayant retrouvé une partie de moi que j’avais oubliée. Maintenant, je sais que le changement commence par mon propre cœur.”

2.2 Afrique : Prototperyper l’inclusion économique

“Nous ne manquons pas de ressources en Afrique. Nous manquons de confiance en nous-mêmes.” En Ouganda et au Kenya, des jeunes entrepreneurs utilisent la Théorie U pour réinventer l’accès à l’emploi et au crédit pour les populations exclues. Leurs histoires montrent comment l’innovation sociale naît de l’écoute profonde des besoins réels.

Maggie (Zambie) : Briser les barrières pour les jeunes handicapés

  • Le problème : Les jeunes handicapés sont souvent considérés comme “inemployables”. Les employeurs doutent de leurs compétences, et eux-mêmes intériorisent ce rejet.
  • Sa solution :
    • Dialoguer avec les employeurs pour challenger leurs préjugés (“Et si vous donniez une chance à cette personne ?”).
    • Travailler la confiance en soi des jeunes via des ateliers où ils racontent leurs succès (ex : “J’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur, donc je peux travailler”).
  • Résultat : Plusieurs jeunes ont trouvé un emploi, et Maggie crée un réseau d’entreprises “inclusives par design”.

Agnesa (Kenya) : Une plateforme de confiance pour les exclus du crédit

  • Le problème : Dans les bidonvilles, les prêts abusifs sont monnaie courante. Les banques refusent les pauvres, et les prêteurs informels exploitent leur désespoir.
  • Son insight : “Le problème n’est pas l’argent, mais la méfiance. Les gens ont peur de se faire arnaquer, et les prêteurs ont peur de ne pas être remboursés.”
  • Sa solution :
    • Créer un fonds communautaire où les membres se garantissent mutuellement.
    • Former à la gestion financière pour éviter les dettes toxiques.
  • Défis : Agnesa a dû apprendre à lâcher prise : au début, elle voulait tout contrôler, mais elle a réalisé que la confiance se construit ensemble.

Ce que ces histoires révèlent

  • L’innovation vient des margins : Ce ne sont pas les “experts” qui trouvent les solutions, mais ceux qui vivent les problèmes.
  • Le prototypage comme pratique spirituelle : Agnesa et Maggie testent, échouent, ajustent — non pas comme une méthode, mais comme une façon d’être au monde.
  • L’importance des “structures de soutien” : Aucune de ces initiatives ne serait possible sans des communautés qui croient en elles (mentors, pairs, familles).

2.3 Festival des économies inclusives : L’art comme levier de transformation

“Chaque expression de la diversité humaine a sa place.” Mercedes Eola, fondatrice de ce festival bisannuel, montre comment l’art, le dialogue et l’inclusion radicale peuvent réinventer nos façons de vivre ensemble.

La philosophie du festival

  • Un espace “hors norme” : Pas de conférenciers stars, pas de hiérarchie. Juste des cercles de parole, des performances artistiques, et des ateliers où chacun est à la fois enseignant et apprenant.
  • L’inclusion comme pratique :
    • Personnes handicapées : Elles ne sont pas “invitées”, mais co-organisatrices.
    • Communautés marginalisées : Leurs savoirs (ex : médecine traditionnelle, agriculture régénérative) sont valorisés au même titre que les connaissances académiques.
  • L’art comme langage universel : Peinture, théâtre, musique… L’art permet de dire ce que les mots ne peuvent pas exprimer.

Ce que Mercedes a appris

  • Le pouvoir des “espaces vides” : “Nous laissons délibérément des temps sans programme. C’est dans ces moments que les connexions les plus profondes se créent.”
  • La transformation est un processus, pas un événement : Le festival ne dure que quelques jours, mais les relations qui y naissent continuent de grandir (ex : des participants lancent des projets communs après la rencontre).
  • L’écoute comme acte révolutionnaire : “Dans notre société, on nous apprend à parler, pas à écouter. Ici, nous faisons l’inverse.”

Témoignage marquant

“Avant, je pensais que le changement devait être grand, spectaculaire. Maintenant, je sais que les petites actions — un sourire, une question, un silence partagé — peuvent tout transformer.”

Partie 3 : Pratiques clés – Comment cultiver le nouveau ?

3.1 La méditation et la présence : Le fondement de tout

“Respirez profondément. Portez votre attention sur vos pieds. Sentez votre connexion à la Terre.” Scharmer commence chaque session par un moment de pleine conscience. Pourquoi ? Parce que la qualité de notre présence détermine la qualité de nos actions.

Pourquoi c’est essentiel

  • Sortir du “pilotage automatique” : Nos vies sont souvent une succession de réactions (aux emails, aux nouvelles, aux attentes des autres). La méditation nous permet de revenir à nous-mêmes.
  • Créer un “conteneur” pour le groupe : Quand chacun est présent, l’énergie collective change. Les conflits deviennent des opportunités, les peurs se transforment en courage.
  • Écouter la “voix du futur” : Scharmer parle de “présencing” (présence + sensing) — une façon d’écouter ce qui veut émerger, au-delà de nos conditionnements.

Exercice proposé

  1. Ancrage : Fermez les yeux, sentez vos pieds sur le sol. Imaginez des racines qui vous relient à la Terre.
  2. Ouverture du cœur : Portez votre attention sur votre poitrine. Quelles émotions y habitent ? Accueillez-les sans jugement.
  3. Connexion au tout : Imaginez que vous faites partie d’un réseau invisible de relations — avec les autres participants, avec la planète. **Qu’est-ce que ce réseau vous murmure ?

3.2 Le prototypage : Agir pour apprendre

“Ne pas attendre que ce soit parfait. Commencez petit, apprenez, ajustez.” Le prototypage, dans la Théorie U, n’est pas une méthode de design, mais une philosophie de l’action : agir pour découvrir, pas pour réussir.

Comment faire ?

  • Partir d’un besoin réel : Exemple : Agnesa a prototypé son fonds de crédit après avoir écouté les histoires de ses voisins.
  • Faire simple : Un prototype peut être une conversation, un atelier, un petit événement. L’important est de créer un espace où quelque chose de nouveau peut advenir.
  • Itérer : Après chaque test, se demander : “Qu’est-ce que j’ai appris ? Qu’est-ce que je change ?”

Exemple concret

À Philadelphie, un groupe a prototypé un “dîner des cousins” :

  1. Idée initiale : Organiser un repas pour recréer du lien.
  2. Premier test : 10 personnes autour d’une table. Résultat : des larmes, des rires, et une demande pour recommencer chaque mois.
  3. Ajustement : Ils ont ajouté un temps de partage en cercle avant le repas. Maintenant, c’est devenu un rituel communautaire.

3.3 La présence sociale : L’art de se rencontrer vraiment

“Quand nous sommes pleinement présents les uns aux autres, quelque chose de sacré émerge.” La présence sociale, c’est l’art d’être là, entièrement, sans masque ni agenda caché.

Pratiques pour cultiver la présence sociale

  • Le “checking-in” : Au début d’une réunion, chacun partage son état intérieur (ex : “Je suis fatigué mais excité”, “J’ai peur de ne pas être à la hauteur”).
  • L’écoute profonde : Quand quelqu’un parle, ne pas préparer sa réponse, mais écouter comme si chaque mot était une perle rare.
  • Le théâtre forum : Une méthode où les participants jouent des scènes de leur vie et explorent ensemble des solutions. “Cela permet de voir nos problèmes sous un nouvel angle”, explique un participant.

Effets observés

  • Les conflits se transforment : Quand les gens se sentent vraiment entendus, les tensions s’apaisent.
  • La créativité explose : Dans un espace de confiance, les idées les plus folles deviennent possibles.
  • Les liens se renforcent : “Après une semaine de présence sociale, on se quitte en se sentant comme une famille”, témoigne une participante.

3.4 Le journaling : Écrire pour clarifier

“Écrivez vos peurs, vos rêves, vos intuitions. L’écriture est un miroir de l’âme.” Tout au long du u-lab, Scharmer encourage les participants à tenir un journal. Pourquoi ?

  • Pour sortir du mental : Écrire permet de mettre de l’ordre dans le chaos de nos pensées.
  • Pour capter les insights : Souvent, les meilleures idées viennent quand on ne les cherche pas (sous la douche, en marchant…). Les noter les préserve.
  • Pour tracer son chemin : Relire ses notes plus tard montre à quel point on a évolué.

Questions pour guider l’écriture

  1. Qu’est-ce qui m’appelle maintenant ? (Quelle est mon intention profonde ?)
  2. Qu’est-ce qui me retient ? (Quelles sont mes peurs ?)
  3. Quel est mon prochain petit pas ? (Quelle action simple puis-je faire demain ?)

Partie 4 : Les défis – Peurs, doutes et résistances

4.1 Les peurs qui nous paralysent

“La peur n’est pas un ennemi. C’est une porte vers ce qui compte vraiment.” Dans le u-lab, les participants partagent leurs peurs les plus profondes :

  • **“Je ne suis pas à la hauteur.”
  • **“Et si je échouais ?”
  • **“Personne ne me prendra au sérieux.”
  • **“Je n’ai pas le temps.”

Comment les traverser ?

  • Les nommer : “La peur perd son pouvoir quand on la regarde en face.”
  • Les partager : Dans le groupe de Philadelphie, un exercice consistait à écrire ses peurs sur un papier, puis à les brûler symboliquement.
  • Agir malgré elles : “Le courage, ce n’est pas l’absence de peur, mais l’action en dépit de la peur.”

**4.2 Le syndrome de l’imposteur

“Qui suis-je pour penser que je peux changer les choses ?” Beaucoup de participants (surtout les femmes et les jeunes) ressentent ce doute : **“Je ne suis pas un expert, je n’ai pas de diplôme en changement social… Alors pourquoi moi ?”

Réponses possibles

  • Personne n’est “qualifié” pour changer le monde : Les grands mouvements (comme le feminisme ou l’écologie) ont été portés par des citoyens ordinaires qui ont osé agir.
  • Votre expérience unique est une force : Maggie (Zambie) n’avait pas de formation en travail social, mais son vécu de femme handicapée lui a donné une légitimité que aucun diplôme n’aurait pu lui offrir.
  • Vous n’êtes pas seul : Dans la Théorie U, le changement est toujours collectif. Vous n’avez pas besoin de tout savoir — juste de vous connecter à ceux qui savent autre chose que vous.

**4.3 Le manque de temps

“J’ai déjà trop à faire. Comment ajouter ça à ma liste ?” C’est l’objection la plus courante. Pourtant, Scharmer répond : “Ce n’est pas une question de temps, mais de priorités. Et si ce travail sur soi était la chose la plus importante ?”

Stratégies pour intégrer la pratique

  • Commencer petit : 5 minutes de méditation le matin, un journaling de 10 minutes le soir.
  • Lier à ce qui existe déjà : Exemple : Transformer une réunion de travail en espace de présence sociale en ajoutant 10 minutes de checking-in.
  • Trouver des alliés : Créer un groupe de pratique (ex : 3 amis qui se retrouvent une fois par semaine pour partager leurs insights).

Partie 5 : L’appel à l’action – Que faire maintenant ?

**5.1 Clarifier son intention

“Qu’est-ce qui, dans votre cœur, demande à être exprimé ?” Scharmer propose un exercice en deux questions :

  1. **Dans mon contexte (famille, travail, communauté), où vois-je des espaces où les relations pourraient changer ?
    • Exemples :
      • Un conflit non résolu dans mon équipe.
      • Un voisin isolé que je pourrais inviter à prendre un café.
      • Un projet qui me tient à cœur mais que je n’ose pas lancer.
  2. **Si je devais faire UNE chose demain pour avancer, quelle serait-elle ?
    • Exemples :
      • Organiser un cercle de parole avec mes collègues.
      • Écrire à une personne qui m’inspire pour lui demander conseil.
      • Lancer un prototype minimal (ex : un groupe WhatsApp pour partager des ressources).

**5.2 Créer des structures de soutien

“Personne ne peut faire ce travail seul. Nous avons besoin de ‘communautés de pratique’.” Pour pérenniser l’énergie du u-lab, Scharmer encourage à :

  • Rejoindre ou créer un cercle de coaching : Un groupe de 3-5 personnes qui se retrouvent régulièrement pour partager leurs défis et s’encourager.
  • Trouver un “partenaire d’apprentissage” : Une personne avec qui échanger ses insights et se tenir mutuellement responsables.
  • S’appuyer sur des outils existants : Le Presencing Institute propose des guides, des méditations, et des templates pour faciliter la pratique (voir ressources en fin d’article).

**5.3 Accepter l’incertitude

“Nous n’avons pas besoin de savoir comment tout va se passer. Nous avons juste besoin de faire le prochain pas.” Dans un monde obsédé par les résultats, la Théorie U nous invite à embrasser l’inconnu :

  • Prototyper, pas planifier : Comme Agnesa au Kenya, commencez petit, apprenez, ajustez.
  • Faire confiance au processus : “Quand on sème une graine, on ne voit pas tout de suite la plante. Mais si on arrose avec amour, elle finira par pousser.”
  • Célébrer les petites victoires : Chaque conversation profonde, chaque prototype testé, chaque peur surmontée est une étape vers le changement.

Conclusion : Et si tout commençait par un choix ?

“La fin est le vrai commencement.” Ces mots, prononcés par Scharmer en clôture de la conférence, résonnent comme une invitation. Le monde que nous connaissons s’effondre — économiquement, écologiquement, socialement. Mais dans cet effondrement, quelque chose de nouveau est en train de naître. Pas grâce à des héros ou à des sauveurs, mais grâce à des millions de petits actes de courage, de connexion et de création.

Trois leçons à emporter

  1. Le changement commence en soi : “Nous ne pouvons pas donner ce que nous n’avons pas.” Avant de vouloir sauver le monde, apprenons à nous écouter, à nous aimer, à nous faire confiance.
  2. Le pouvoir de la connexion : “Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.” Les récits de Philadelphie, d’Afrique, et du Festival des économies inclusives montrent que les miracles se produisent quand nous osons nous lier aux autres.
  3. L’action comme pratique spirituelle : “Ne pas attendre d’être prêt. Commencer, apprendre, ajuster.” Le prototypage n’est pas une méthode, mais une façon d’être au monde — humble, curieuse, et ouverte à l’inattendu.

Et maintenant ? Une invitation

À la fin de la conférence, Scharmer propose un dernier exercice :

  1. **Prenez un moment de silence.
  2. Demandez-vous :
    • Quelle est la graine que je porte en moi et que je n’ai pas encore osé planter ?
    • Qui pourrait m’accompagner dans cette aventure ?
  3. Écrivez une intention (une phrase, un mot, un dessin) et partagez-la avec quelqu’un.

“Le futur n’est pas quelque chose que nous attendons. C’est quelque chose que nous créons, ensemble, un pas à la fois.”

Ressources pour aller plus loin

  • Livres :
    • Théorie U – Otto Scharmer (éditions Diateino).
    • Leading from the Emerging Future – Otto Scharmer & Katrin Kaufer.
    • L’Art du changement – Thich Nhat Hanh (pour la dimension spirituelle).
  • Outils pratiques :
    • Le Presencing Institute propose des guides gratuits pour animer des cercles de dialogue : www.presencing.org.
    • Des méditations guidées sur la présence : Insight Timer (recherchez “Presencing”).
  • Communautés :
    • Rejoignez un u-lab local ou en ligne : u-school.org.
    • Participez à des cercles de pratique (ex : The Circle Way, Art of Hosting).

“Nous sommes à un moment charnière de l’histoire humaine. Soit nous continuons à répéter les schémas du passé, soit nous osons écouter cette voix intérieure qui nous murmure : ‘Il y a une autre façon.’ Le choix nous appartient. Et il commence maintenant.”

Remerciements Un immense merci à Otto Scharmer et à toutes les personnes qui, à travers le monde, osent cultiver ces graines de changement. Que leurs histoires nous inspirent à devenir, nous aussi, des jardiniers de l’avenir.

“Et souvenez-vous : vous n’êtes pas seul. Nous sommes des millions à marcher sur ce chemin. Ensemble, nous pouvons faire germer un monde plus beau.”

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