Je sais à quel point chacun d’entre nous porte, en plus de ses envies de partager et de s’engager, des fatigues, des soucis, des limites physiques ou morales. Ces réalités sont précieuses, car elles nous rappellent que nous sommes humains, et que chaque présence, même irrégulière, est un cadeau. Je ne veux surtout pas minimiser ces efforts, ni ces obstacles.
Il y a une parabole qui me revient souvent à l’esprit, celle du festin où les invités, un à un, se désistent pour des raisons qui leur semblent légitimes. Le maître de maison, au lieu de s’arrêter là, ouvre alors les portes plus largement encore, invitant ceux qui n’étaient pas prévus au départ. Ce qui me touche dans cette histoire, c’est que le festin a lieu malgré tout – mais il change de forme, il s’adapte, il se transforme pour accueillir ceux qui, à ce moment-là, peuvent vraiment être là. Peut-être que notre groupe, lui aussi, est appelé à se réinventer, à trouver une autre façon d’exister, plus légère, plus adaptée à nos réalités actuelles ?
Et si, au lieu de voir ces désistements comme des échecs, nous les considérions comme des signes ? Des signes que Dieu – ou la vie – nous appelle peut-être à autre chose, ou à vivre cet engagement différemment ? Peut-être que le moment est venu de nous asseoir ensemble, ceux qui le peuvent, pour réfléchir :
- Quelle est la forme la plus juste, la plus nourrissante pour nous tous, aujourd’hui ?
- Un café philo plus court, mais plus intense ?
- Des temps en petit comité, plus informels ?
- Ou encore, une autre façon de partager, qui ne demande pas à chacun d’être présent physiquement ?
Je crois profondément que ‘tout est grâce’, y compris ces moments de doute ou de fatigue. Peut-être que c’est justement dans ces temps-là que quelque chose de nouveau peut naître, si nous osons en parler avec bienveillance et créativité. Et si nous ne sommes que deux ou trois à en discuter, ce sera déjà un beau commencement.
Je sens qu’au fil du temps, notre groupe a évolué : certains d’entre nous aspirent à des échanges plus intellectuels, d’autres à une spiritualité plus incarnée, plus silencieuse ou plus intuitive. Ce n’est pas une faille, mais un signe de vie. Comme un arbre dont les branches poussent dans des directions différentes, mais dont les racines restent communes. Peut-être que cette diversité est justement ce qui peut nous enrichir, si nous osons en parler et l’accueillir.
Et si nous prenions un moment, juste pour écouter ensemble ce que cette division nous dit ? Pas pour choisir un camp, mais pour comprendre :
- Qu’est-ce qui, aujourd’hui, nous unit encore ?
- Qu’est-ce qui nous manque ?
- Qu’est-ce que chacun attend vraiment de ce groupe ?
Peut-être que c’est l’occasion de redéfinir notre ‘engagement’ : non pas comme une obligation à être tous pareils, mais comme une promesse de chercher ensemble, chacun avec sa sensibilité, ce qui nous fait grandir.
Dans la parabole du festin, le maître de maison ne renonce pas : il élargit l’invitation, il change de méthode. Et si nous faisions de même ? Et si notre ‘engagement’ devenait celui de créer un espace où chacun peut trouver sa place, selon ses forces et ses aspirations ? Un espace où l’intellect et la spiritualité ne s’opposent pas, mais se répondent, comme deux voix d’un même chant ?
Je comprends que l’idée d’une association puisse inquiéter certains : peur de l’institutionnel, de la lourdeur, ou simplement le sentiment que ‘ce n’est pas pour moi’. Ces réactions ne sont pas des refus, mais des signaux. Elles nous disent que nous devons clarifier ensemble ce que nous voulons vraiment : une structure qui nous protège et nous soutient, sans nous enfermer. Peut-être que cette étape est justement l’occasion de définir ce que ‘notre’ association a de particulier, de vivant, de différent des autres.
Avant de clore cette année, et pour préparer l’année prochaine, je vous propose de nous retrouver pour un temps spécial, ouvert à tous les membres – y compris ceux qui ne peuvent pas être présents physiquement. L’objectif ? Poser ensemble les bases de ce que nous voulons vivre en 2026. Pas pour imposer une forme, mais pour écouter :
- Qu’est-ce qui nous motive ?
- Qu’est-ce qui nous freine ?
- Comment faire en sorte que l’association soit un outil au service de notre collectif, et non l’inverse ?
Voic quelque questions que nous pouvons nous poser :
- Qu’est-ce qui, pour moi, fait la valeur de notre groupe ?
- Qu’est-ce qui me donnerait envie de m’investir, même modestement, dans l’association ?
- Quelles craintes ou questions as-je par rapport à cette nouvelle forme ?
Et toi, comment imagines-tu un engagement qui respecterait à la fois la diversité de nos aspirations et le désir de rester ensemble ?
Pour ceux qui ne pourront pas être là, nous pouvons leur envoyer un petit questionnaire ou organiser un temps d’échange en visio, afin que leur voix soit aussi entendue. L’idée est que chacun se sente concerné, même à distance. Nous pourrions aussi désigner un ‘porte-parole’ pour résumer les échanges et les partager avec tous, afin que personne ne se sente exclu de la réflexion.
Le passage à l’association, c’est aussi l’occasion de passer d’une logique de ‘consommation’ – où l’on vient quand on a le temps – à une logique de ‘participation’ – où chacun, selon ses moyens, contribue à faire vivre le groupe. Cela ne signifie pas que tout le monde doit s’investir de la même façon, mais que chacun peut trouver sa place, même petite, pour que le collectif reste vivant et accueillant.
En conclusion : Une invitation à l’engagement différencié
Peut-être que certains auront envie de s’investir dans l’organisation, d’autres dans l’animation, d’autres encore simplement en étant présents quand ils le peuvent, ou en soutenant moralement. L’important est que chacun puisse dire : ‘Voilà ce que je peux offrir, voici ce dont j’ai besoin.’ C’est ça, la vraie participation : un engagement à la mesure de chacun, mais un engagement conscient et choisi.
Je propose que nous organisions un temps spécial avant la fin d’année, en tant que assemblée générale de l’association Notre-Dame de Consolation, le 20 décembre 2025, pour ceux qui ont le désir de continuer à s’investir d’une manière ou une autre, un peu différent, où nous partagerions simplement :
Pas pour décider à la place des autres, mais pour écouter, et laisser émerger une nouvelle forme d’engagement, plus vraie, plus ajustée à qui nous sommes aujourd’hui. Depuis le début, c’était toujours ce que nous avons essayé de mettre en œuvre. Arrêter le “Café Philo” ne veut pas dire de tout arrêter, mais c’est justement un autre chemin qui s’ouvre.
Avançons ensemble pour faire de cette démarche une démarche colléctive, et plus belle encore !
Je mettrais ci-dessous toutes les question (regroupé de ce texte) qui me sont venu, certes incomplet, des question que nous pouvons nous poser pour continuer la démarche initiale basée sure la Théorie U et « La Voie Christique » :
- Quelle est ma place ?
- Quelle place voudrais-je ou pourrais-je prendre ?
- Qu’est-ce qui me nourrit ici ?
- Qu’est-ce qui me manque ?
- Qu’est-ce qui, aujourd’hui, nous unit ?
- Qu’est-ce qui nous manque ?
- Qu’est-ce que chacun attend vraiment de ce groupe ?
- Qu’est-ce qui nous motive ?
- Qu’est-ce qui nous freine ?
- Qu’est-ce qui, pour moi, fait la valeur de notre groupe ?
- Qu’est-ce qui me donnerait envie de m’investir, même modestement, dans l’association ?
- Quelles craintes ou questions as-je par rapport à cette nouvelle forme ?
- Quelle est la forme la plus juste, la plus nourrissante pour nous tous, aujourd’hui ou « demain » ?
- Un café philo plus court, mais plus intense ?
- Des temps en petit comité, plus informels ?
- Comment imaginer ensemble la suite ?
- Ou encore, une autre façon de partager, qui ne demande pas à chacun d’être présent physiquement ?
- Comment faire en sorte que l’association soit un outil au service de notre collectif, et non l’inverse ?
